Un ancien dirigeant du polisario appelle à une enquête internationale sur les crimes commis à Tindouf
Rabat, 05/08/10 - M. Fateh Ahmed Ould Mohamed Fadel Ould Ali Salem, ancien dirigeant du front polisario, qui a rallié récemment la mère-patrie, a appelé la communauté internationale et les associations de défense des droits humains à ouvrir une enquête sur les crimes commis par le polisario dans les camps de Tindouf, sur le sol algérien.
"Ces
camps ont été, depuis longtemps, et sont encore le théâtre de drames et
de calvaires subis par les séquestrés. Les enlèvements n'ont jamais
cessé depuis les premiers jours", a affirmé M. Ould Ali Salem, connu
dans les camps sous le pseudonyme d'"Ahmed Felipe".
Dans une
interview diffusée jeudi dans le journal du soir de la chaîne "Al Oula",
il a fait état "de kidnappings et de meurtres perpétrés de manière
invraisemblable" durant la fin des années 1970, des " atrocités "
commises, selon lui, "sans procès et sans considération aucune du côté
humain".
Parmi les victimes de ces exactions, il a cité Salem Barka
et des ressortissants espagnols qui se trouvaient dans les camps, aux
côtés de feu Dah Ould Al-Bakkar qui avait quitté à cette époque la
France pour rejoindre les camps.
Et de relater qu'au début des années
1980, il y avait un grand nombre d'enlèvements et d'actes de torture
ayant visé aussi bien les femmes, les enfants que les hommes, assurant
qu'il a été témoin de ces pratiques.
"Je venais de rentrer d'Ain
Atturk où j'étudiais quand j'ai trouvé les séquestrés sur le qui-vive,
sans oublier les problèmes inconcevables auxquels ils étaient
confrontés", a-t-il dit.
L'ancien dirigeant du polisario a rappelé
aussi "la vérité affligeante" et "le souvenir immuable " de l'assassinat
d'un septuagénaire, avant la liquidation corporelle de sa fille âgée à
peine de 9 ans.
D'autre part, M. Ould Ali Salem a souligné que le
large soutien à l'initiative d'autonomie dans les provinces du Sud a
"sérieusement déstabilisé les rangs du polisario", affirmant que la
majeure partie des populations des camps appuie le projet marocain qui
jouit d'une confiance totale et se distingue par son sérieux.
M.
Fateh Ahmed Ould Mohamed Fadel Ould Ali Salem a rejoint le front
polisario en 1975. Il a été affecté à la base "Al Janine Bourzek" en
Algérie où il a suivi ses premiers entrainements. Il a ensuite regagné
Tindouf où il a été chargé de l'intendance avant d'être nommé à la
soi-disant "direction de la sureté", puis directeur de la sécurité
publique du soi-disant "croissant rouge sahraoui". M. Fadel Ould Ali
Salem a ensuite été nommé "chef de sureté de la 3ème zone militaire"
relevant des renseignements civils dans les camps.