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sahara24
29 juillet 2009

Terrorisme au Sahel et sécurité collective


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Terrorisme au Sahel et sécurité collective

Le terrorisme ambiant, patent et affiché qui prévaut dans la région du Sahel n'a pas fini de prendre de court les gouvernements de la région et, notamment, ceux de l'Algérie, du Mali, de

la Libye

et du Niger même. Les groupes armés maghrébins d'al-Qaïda, formés autrefois en Afghanistan, en Tchétchénie, en Bosnie et en Irak, ont reflué au Maghreb sous le coup de boutoir de l'offensive des Etats-Unis.

Ils se sont installés dans cette contrée désertique, dans une sorte d'inaccessible «no man's land» pour former leurs troupes et lancer leurs différentes offensives, en Algérie notamment, aux frontières des autres pays voisins, s'en prendre à des touristes étrangers jusque y compris en Mauritanie entre 2005 et 2008 et au Mali. Trois pays de la région, impliqués géographiquement et politiquement, viennent de signer un accord de lutte contre le terrorisme : l'Algérie,

la Libye

et le Mali. L'un des premiers objectifs fixés et proclamés de cet accord est le lancement d'une vaste offensive contre les groupuscules d'al-Qaïda dans la région.

Les présidents Amadou Toumani Touré du Mali, Mouamar Kadhafi de

la Libye

et Abdelaziz Bouteflika d'Algérie se sont réunis en marge du Sommet de l'OUA, tenu à Syrte, ils ont décidé de porter le coup de grâce au terrorisme rampant dans la région, ont mis en place une stratégie d'offensive et, pour finir, proclamé leur volonté commune de « mettre en commun leurs moyens militaires pour combattre l'insécurité dans la région ». La bande sahélo-saharienne est désormais déclarée zone de guerre, parce que le terrorisme en a fait une sorte de ventre mou, la zone fragile de prédilection, menaçant à la fois sa sécurité, l'activité et la vie des citoyens.

L'offensive lancée depuis quelques jours connaît un répit pour cause de climat, mais elle se poursuivra inévitablement après la période du mois sacré de Ramadan. L'assassinat de l'otage britannique Edwin Dyer il y a plus d'un mois par la katiba «Tarik Ibn Zyad» ou «Al Fatihine», dirigée par un certain Abou Zayd du groupe al-Qaïda Maghreb, n'a pas seulement attiré l'attention des responsables de la région, notamment des trois pays, mais il les a placés devant leurs lourdes responsabilités. Le fil des négociations engagé entre le gouvernement de Bamako et les terroristes a été immédiatement rompu.

Acculé face aux pressions, le gouvernement malien n'avait pas d'autre choix que composer ou résister : tant et si bien qu'il a été enclin à opter pour une coopération militaire avec l'Algérie et

la Libye

, la seule manière, en effet, qui puisse être efficace face au terrorisme.
La lutte contre le terrorisme au Sahel s'est transformée en lutte contre l'islamisme tout court, parce que les combattants d'al-Qaïda ne se sont pas fait faute de transformer leur guerre en une guerre de religion, mettant à profit les mots d'ordre terroristes, semant la panique, assassinant des innocents et des touristes et portant leurs coups jusqu'au cœur de la ville d'Alger, à la barbe des autorités. La région est devenue en effet le fief où prospèrent les réseaux venus de l'Asie centrale et qui répandent l'idéologie islamiste radicale, programmant ainsi des coups de force dans le territoire algérien, au Mali et dans la lisière de la frontière malienne.

Cette zone grise, jusqu'ici demeurée à l'abandon, est aujourd'hui le théâtre d'une activité débordante en termes de violences et d'agressions, de planification et de stratégies suicidaires. Nous n'avions cessé depuis deux à trois ans maintenant d'attirer l'attention des observateurs ainsi que des responsables sur les dangers que représente une absence de coordination entre les différents Etats de la région. La bande sahélienne n'est pas un territoire isolé, elle est imbriquée dans cette région fragilisée, parce que les bandes armées, organisées et soutenues forcément par certains groupes ou même gouvernements, se déploient aisément et, plus que jamais, menacent la sécurité des Etats de la région.

Les puissances européennes, les Etats-Unis, les pays du Maghreb et d'Afrique en sont d'autant plus conscients qu'ils s'inquiètent de la recrudescence régulière des violences dans la région. « Nous sommes en discussion avec des pays comme

la France

, l'Algérie, le Canada, les Etats-Unis », a indiqué un haut responsable malien. A vrai dire, ce qui compte aujourd'hui, c'est d'abord une entente au niveau des pays de la région, élargie au Maroc et à

la Tunisie

, parce que la sécurité collective est un impératif. L'Algérie devrait revoir sa conception à ce niveau.

D’après le journal Le Matin.

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