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sahara24
1 juillet 2009

Le Sahara et le mirage du Maghreb



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«Je suis optimiste quant à cette première rencontre informelle qui, j'en suis sûr, apportera une contribution importante à la recherche d'une résolution du conflit ( le Sahara) qui dure déjà depuis trop longtemps et qui entrave le travail qui doit être fait au niveau de l'intégration régionale». C'est ainsi que M. Christopher Ross s'est exprimé hier à l'issue de ses entretiens avec les responsables marocains. L'Envoyé personnel de M. Ban Ki-moon a exprimé deux vérités, deux situations objectives consubstantiellement liées à l'évolution de ce dossier.

La première relève de son optimisme affiché, et venant de la part de l'un des premiers responsables du dossier, on ne peut que s'en féliciter. Il l'exprime en effet à l'issue de la tournée qu'il vient d'effectuer à Alger, à Tindouf et à Nouakchott, ce qui laisserait entendre ou supposer que sa visite a été marquée peut-être par un optimisme de bon aloi. Deuxième volet significatif de cette déclaration, et ce n'est pas le moindre : l'intégration entravée du Maghreb dont le diplomate onusien parle comme non sans une pointe de déception. Elle est tributaire, cette intégration, d'une normalisation maroco-algérienne, elle-même conditionnée par un règlement consensuel de l'affaire du Sahara. Christopher Ross, qui a vécu à Fès il y a quelques années déjà, ensuite à Alger en qualité d'ambassadeur des Etats-Unis, connaît bien les tenants et aboutissants de ce projet ambitieux qu'est le Maghreb, constamment invoqué mais plus que souvent renvoyé aux calendes grecques, enterré avant sa nouvelle naissance à la fin des années quatre-vingt-dix.

Si l'Envoyé personnel de Ban Ki-moon au Sahara évoque, aujourd'hui, explicitement le problème sous cette double dimension, c'est bel et bien pour souligner l'enjeu ou les enjeux de cette affaire qui, pour avoir commencé sous l'angle d'une revendication territoriale et légitime du Maroc, s'est transformée en un conflit bilatéral maroco-algérien. L'affaire du Sahara a dévoilé les ambitions hégémoniques - il n'y a pas d'autres mots - d'une Algérie qui, après avoir récupéré son Sahara et même reconnu la marocanité du Sahara marocain (dit occidental), s'est transformée ensuite en un redoutable adversaire de notre cause. Elle s'est surtout découverte une vocation de défenseur de l'autodétermination des peuples, occultant que le peuple marocain qui n'a jamais ménagé son soutien à la lutte de libération du peuple algérien, avait aussi droit à revendiquer et à combattre pour son Sahara.

Le Maroc -les archives de l'organisation mondiale en témoignent- a posé devant les Nations unies le problème de récupération de son Sahara en 1956 déjà! L'Algérie était encore sous occupation française et le pseudo-polisario, qui n'avait vu le jour qu'en… 1973 dans les fourgons des « services » franquistes et algériens. Le Maroc, par la voix de feu Mohammed V, avait récusé l'offre que le gouvernement français lui avait faite en 1961 de récupérer son Sahara et d'en finir avec cette revendication territoriale des provinces situées dans le sud-est, dans le Touat, Tindouf et autres. Feu S.M. Mohammed V avait rejeté la proposition de manière solennelle et indiqué à ses interlocuteurs qu'il attendrait «la libération de l'Algérie sœur pour discuter avec les frères algériens des frontières et des territoires marocains sous colonisation française dans cette région, incorporés de force à l'Algérie».

Quand l'Algérie sera libérée et rendue indépendante en juillet 1962, non seulement les territoires du sud-est étaient incorporés ipso facto à l'Algérie, mais celle-ci s'est jetée dans une guerre inattendue en octobre 1963, envahissant Figuig et sa région. Ensuite, elle a concocté son «plan de bataille» pour empêcher que le Maroc ne récupère son Sahara. Au prétexte de défendre le peuple «sahraoui», dont l'appellation, pas plus qu'une fiction ne résiste guère à l'examen, le gouvernement algérien dans sa constance et ses variantes, s'est fait un champion de l'expansionnisme vers l'ouest. Qu'il ait envisagé une sortie vers l'Atlantique, disons un couloir, pour convoiter ses minéraux extraits à partir de Gara Djebilat, pour les acheminer au large de l'océan vers l'Amérique, personne n'en doute! Feu S.M. Hassan II, tout à sa vision stratégique, l'avait bel et bien compris et a même proposé la mise en place de ce couloir, l'exploitation commune des minerais de la région, tout ceci dans le cadre d'édification de ce Grand Maghreb où les cinq Etats, Maroc, Algérie, Tunisie, Libye et Mauritanie ont plus à gagner qu'à perdre.

La mise en commun des richesses, et Dieu sait que la région en regorge, pétrole, gaz, minerais différents, agriculture, pêche, industrie, tourisme et surtout un réservoir inouï de ressources humaines compétentes, leur valorisation aussi peuvent apporter au Maghreb ce que d'autres régions rêveraient d'avoir et dont elles pourraient se prévaloir aussi. L'affaire du Sahara, éternelle pomme de discorde entre le Maroc et l'Algérie, a conduit cette dernière à fermer les frontières terrestres, autrement dit à enterrer le symbole de vie entre deux peuples qui, faut-il le répéter, n'ont jamais connu d'autres horizons que l'hostilité réciproque.

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